Olivier Moulard

"Pour lui Phébus est sourd, et Pégase et rétif." *

Autrefois. Tenir tête au « Portrait d’un homme » de Philippe de Champaigne, à hauteur de cette main éblouissante ; cette main voyante qui fait face ;  cette main qui participe du portrait ; cette protubérance magnétique posée sur l’appui d’une croisée qui ceint le tableau ; puis cet encadrement ouvrant une fenêtre sur l’invention de l’individu ; cet individu, lui-même, entrebâillement du monde. C’était beau : mon immobilité précaire et mon piétinement nerveux ne parvenaient pas à contenir cette sensation d’encerclement qui émane des œuvres. Enfant, je fus endoctriné. J’avais sept ans au Louvre ; je persistais dans mon corps, debout contre l’ensorcellement des choses. Aujourd’hui, je suis infidèle aux idées et aux souvenirs… Alors, comment dire ? … Tout est croyance, tout le reste est silence.