Olivier Moulard

Itération / Réification | 2004-2010

Itération / Réification | Notes

Il semble que l’itération, à la fois dispositif et maïeutique, travaille à la déstabilisation de la représentation statique, et ainsi mime la mise en branle d’une cinétographie ; la récurrence induit une actualisation de la forme, et par le truchement du simulacre de l’animation, suggère une subjectivation affectée à cette forme. Cependant, cette mécanique de l’itération ne vise, explicitement, ni le quantitatif ni le qualitatif, et ce mode opératoire ne dit rien sur ce qu’il produit réellement : une dégradation, une perte, une transformation, une métaphorisation, une allusion, une réappropriation, un jeu avec ou sans enjeu, une énumération de motifs ou « un quelconque quelque chose ». Par ailleurs, l’itération évoque un rituel qui par l’expérience répétée d’une forme, vise étrangement un résultat non nécessaire, comme si ce développement se suffisait à lui-même, comme si l’objet du rituel était sa seule et propre perpétuation.

Il semble que l’image n’entre pas dans le monde, elle s’installe dans l’accumulation des choses ; réification, elle ne révèle rien, mais paradoxalement elle construit le mythe d’une ontologie ; pour ce faire, étrangement, elle se cherche un corps, une singularité, désespérément, et par la peinture, cet aplat de boues colorées, elle trouve le moyen de son subterfuge ; pas à pas, elle fabrique cette conviction censée créer un passage vers une transcendance… Qu’en est-il ? En peinture, tout est croyance, tout le reste est silence.